Poisson osseux à petites écailles, pouvant
atteindre 1,40 mètre de longueur pour un poids de 65 kilogrammes,
au corps ovale, massif, brun chocolat avec des taches jaunes. Mais
sa livrée peut varier. La bouche est large, la mandibule
proéminente et les opercules portent 3 épines.
Les nageoires possèdent
des rayons épineux:
-la nageoire dorsale comprend deux parties séparées par une
échancrure, une partie antérieure épineuse et une partie molle,
-la nageoire caudale est large et arrondie, bordée de blanc comme
-la nageoire anale qui possède 3 rayons épineux;
-les nageoires pelviennes sont thoraciques, c'est à dire placées
au même niveau que les nageoires pectorales.
Animaux voisins :
-Mérous
° le mérou blanc
(Epinephelus aeneus).
° le mérou badéche (Epinephelus costae=
alexandrinus).
° le mérou gris (Epinephelus caninus) :
espèce protégée, pêche interdite.
° le mérou noir (Epinephelus marginatus)
: espèce protégée, pêche interdite.
° le badèche rouge ou rayé ou mérou royal (Mycteroperca
rubra) : espèce protégée, pêche
interdite.
° le cernier brun (Polyprion
americanus) qui peut atteindre 2 mètres pour 70 kg; sa tête
porte des aspérités et des épines.
espèce protégée, pêche interdite en pêche sous-marine.
-Loups ou bars
° Dicentrarchus
labrax gris bleu argenté, peut atteindre 1 mètre
de long, a 2 nageoires dorsales; c'est un redoutable prédateur qui
chasse à l'affût.
-Serrans
° Serran petite chèvre ou s.
chevrette ou saran (Serranus cabrilla) est rouge brique à
gris jaune avec des bandes transversales brunes ou rouges.
° Serran écriture
possédant des sinuosités sur l'opercule, des bandes verticales
brunes et une tache bleue ou violette sur le ventre.
° Barbier
(Anthias anthias)
rouge, possède une nageoire caudale
profondément échancrée, de longues nageoires ventrales et
particulièrement le 3 ème rayon.
° Callanthias rouge
(C. ruber)
fréquente les grottes sous-marines, a
une nageoire caudale échancrée et peut atteindre 25 cm de long.
Apogon
(A. imberbis) rouge orangé, à gros yeux noirs; il fréquente les anfractuosités rocheuses..
C'est un consommateur zoophage vorace qui
chasse à l'affût, crabes, seiches, poulpes, calmars mais aussi
poissons de roches ou de pleine eau. Ce prédateur macrophage
(mangeur de gosses proies) trapu et puissant possède des yeux bien
développés, des fossettes olfactives très sensibles, une ligne
latérale qui réagit aux vibrations et aux variations de la
pression de l'eau.
Il peut chasser la nuit et surprendre ses proies
d'autant plus facilement qu'il est capable de démarrages
foudroyants.
Sa bouche largement fendue porte de nombreuses petites dents sur
les mâchoires et le palais; ces dents sont des organes de
rétention qui servent à maintenir la proie et à l'empêcher de
fuir.
C'est une espèce qui possède une glande
hermaphrodite (ovotestis) capable de produire successivement, au
cours de la vie de l'individu, des gamètes femelles puis des
gamètes mâles (hermaphrodisme protérogyne). On
considère que la maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 5 ans,
qu'entre 5 et 12 ans l'individu est femelle (protérogynie) puis
qu'à partir de la 12 ème année il change de sexe et
devient mâle jusqu'à la fin de sa vie, soit 40 ou 50 ans!
Mais certaines observations à confirmer semblent
montrer que tous les individus ne changent pas de sexe et que le
changement de sexe chez les mâles est plus ou moins précoce. Le
mérou se reproduit tous les ans; en été; on assiste en effet entre
juillet et septembre, au moment du frai, à des rassemblements de
plusieurs individus et à des rituels nuptiaux.
La ponte débute fin juillet et les oeufs donnent des larves puis
des juvéniles benthiques. Depuis quelques années la capture de
juvéniles sur les côtes de Provence atteste d'une reproduction
locale, attribuable sur ces côtes, au réchauffement des eaux.
Le mérou a fait l'objet d'un moratoire le
protégeant contre la chasse sous-marine sur le littoral corse
depuis 1980 et depuis il est reconduit tous les 5 ans. Sur notre
littoral, sous la pression du Groupe d' Études du Mérou un premier
moratoire de 5 ans, a été pris en 1993, reconduit en 1998 jusqu'au
31 décembre 2002, puis à nouveau reconduit le 17 décembre 2007
jusqu'au 31 décembre 2013. Depuis 2003 il a été étendu à
toute les formes de pêche à l' hameçon.
Grâce à ces mesures de protection partielle et à
l' amélioration de la qualité des eaux, dans les aires marines
protégées d'abord (port Cros, Banyuls, Scandola, Bouches de
Bonifacio) puis en dehors de ces espaces, les populations
de mérous s'accroissent et se rajeunissent (arrivée de
jeunes femelles et apparition de juvéniles nés sur les côtes de
Provence).
Mais la disponibilité de nourriture et/ou
d'habitats dans un espace donné sont des facteurs limitants du
nombre d'individus dans la population qui le fréquente; aussi
l'argument des opposants à l' interdiction de la pêche au mérou,
avançant que l' augmentation des populations de mérous allait
entraîner la disparition des crustacés est caduque.
Ainsi, la mission baptisée "Campagne Telliez"
menée par le GEM (Groupe d'étude du Mérou) et le Parc
National de Port-Cros a dénombré 410 individus pour l'année
2002 contre 299 en 1999 et 165 en 1996 (1) mais il semble que
depuis,l' augmentation de la population commence à se
ralentir>> peut-on lire dans le numéro 8 du "Journal du
GEM" et plus loin que <<lors du dernier symposium
international sur les mérous (Nice, mai 2007) les représentants
des pays riverains, Espagne et Italie en particulier, ont insisté
sur l' urgence d' une protection similaire du mérou dans leur
pays.
Signalons une initiative heureuse de la
Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins qui vient
d' interdire officiellement les compétitions de
chasse sous-marine reconnaissant ainsi la prééminence de la Vie
sur la distinction ou la médaille!
(1) Elle a aussi enregistré un
accroissement du nombre de jeunes mérous (15 cm) probablement
issus de la reproduction locale de 2001.
Benthique et vagile, il vit en solitaire
entre 20 et 200 mètres de profondeur, près du fond, dans les
blocs, les éboulis, les zones rocheuses accidentées qui lui
offrent plusieurs trous au centre d'un territoire de chasse qu'il
parcourt et défend farouchement.
Il semble que l'activité et les déplacements des
mérous augmentent en été alors qu'en hiver les déplacements sont
plus fréquents mais de faible amplitude; ce qui serait un argument
d'une sédentarité réelle en hiver.
![]() |